Miami, de notre correspondant.
Le Service américain de l'immigration (INS) et les avocats de la famille d'accueil d'Elian, le petit balsero cubain rescapé d'un naufrage dans lequel il a perdu sa mère, ont rompu hier leurs négociations à propos de la garde de l'enfant, quatre heures après l'ouverture de leur quatrième rencontre. La nouvelle a aussitôt provoqué la colère des quelque 200 personnes qui se relaient près de la maison où réside l'enfant depuis plus de quatre mois, au coeur de la Petite Havane, le quartier cubain de Miami.
A 14 heures (20 heures en France), les manifestants ont franchi les barrières de sécurité sans que la police intervienne et envahi le périmètre de la maison, aux cris de «Liberté, Liberté!», ou de «Elian, reste, reste!» Cette rupture relance les spéculations sur les modalités du transfert de l'enfant à son père, Juan Miguel Gonzalez, qui a obtenu un visa pour se rendre aux Etats-Unis et dont le départ de La Havane paraissait alors imminent. Selon les porte-parole de l'INS, ce transfert se réalisera de toute façon. Le père d'Elian, dès son arrivée, deviendra l'unique caution du permis de séjour «sur parole» dont bénéficie pour l'instant Elian, et il devrait se voir confier la garde effective du petit dans les meilleurs délais.
L'administration aurait voulu obtenir de la famille d'accueil qu'elle confie Elian à son père «à l'amiable» et en terrain neutre, pour protéger au maximum la sensibilité de l'enfant. Invoquant la même intention d'épargner à Eli