Le procès des treize juifs iraniens accusés d'espionnage au profit
d'Israël et des Etats-Unis, dont l'ouverture est prévue le 13 avril à Chiraz (Iran), devrait être reporté à une date ultérieure. Le porte-parole de la justice iranienne Hossein Mohammad-Sadeghi avait annoncé lundi que la date pourrait être modifiée à la demande des avocats des accusés.
L'Iran se plierait-il donc aux appels internationaux lancés en faveur d'un procès équitable? La réponse demeure incertaine d'autant que les autorités iraniennes n'ont toujours pas accordé de visa aux nombreux observateurs internationaux désirant assister au procès. Le président Khatami avait pourtant affirmé, lors de sa visite en France en octobre 1999, que les accusés seront jugés «avec équité». Mais alors que trois des treize juifs ont été libérés sous caution le 3 février 2000, les autres n'ont pas la possibilité de choisir leurs avocats, qui sont commis d'office. Mardi, l'Association des juifs d'Iran (AJI) avait demandé que les treize inculpés soient remis en liberté provisoire pour fêter la Pâque juive (Pessah) avec leur famille. La requête est toujours sans réponse. Mais le grand rabbin d'Iran, Youssef Hamedani Cohen, a rencontré le juge du tribunal révolutionnaire de Chiraz, Hossein Nourani, chargé de l'affaire, sans que des informations précises filtrent sur cet entretien rapporté par la justice iranienne. En France, Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, a qualifié cette affaire d'«extrêmement préoccupante». I