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Libération
Reportage

Le Liban à deux jets du kibboutz. Israël s'apprête à sécuriser sa frontière, avant le retrait d'ici à l'été.

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publié le 6 avril 2000 à 0h17

Mizgav Am, envoyé spécial.

«Voilà, il y a vingt ans, où passait la limite entre Israël et le Liban.» Navot Eshkol montre les fils de fer, surmontés de hauts projecteurs, qui entourent son kibboutz. Dans les champs alentour envahis par les ronces, des pancartes signalent encore la présence de mines. La ligne de démarcation actuelle court trois cents mètres plus bas, à mi-pente. Elle consiste en un grillage électrique doublé de rouleaux de barbelés. Marquera-t-elle demain la frontière entre les deux pays? Navot Eshkol, responsable de Mizgav Am, avoue son ignorance: «Nous ne savons pas si ce sera une frontière de paix ou de guerre qui sera de l'autre côté et surtout où elle passera.»

Le contrôle des crêtes. L'armée israélienne patrouille de part et d'autre de ce qu'elle a longtemps appelé la «bonne barrière». Depuis 1984, elle occupe en territoire libanais une zone dite de «sécurité» avec l'aide d'une milice formée d'autochtones et baptisée «Armée du Liban-Sud». Plus pour longtemps. En juillet au plus tard, peut-être même dès la fin mai, elle aura quitté le pays du Cèdre avec armes et bagages. Jusqu'où se repliera-t-elle? Personne ne sait. Elle aurait voulu grignoter du terrain, afin de garder le contrôle des crêtes. Mais Ehud Barak a promis d'évacuer jusqu'au dernier mètre carré.

Le Premier ministre travailliste ne veut pas donner un prétexte au Hezbollah pour poursuivre ses attaques après le retrait de ses troupes. Surtout, il sait qu'il n'obtiendra pas l'appui de la communau