Pékin, de notre correspondante.
Les déboires du Kuomintang (KMT), le parti nationaliste au pouvoir à Taiwan depuis 1949, laminé lors de l'élection présidentielle du 18 mars en raison principalement de sa corruption notoire, donnent des sueurs froides aux dirigeants chinois, qui redoutent des cas similaires dans leurs rangs. Samedi dernier, les informations télévisées ont retransmis un sévère réquisitoire du président Jiang Zemin contre la corruption et le népotisme, prononcé le 14 janvier devant la commission de discipline du Parti communiste, et repris dimanche dans tous les journaux officiels.
Le président chinois s'est élevé contre «le nombre et l'importance des cas de corruption, jamais vus depuis 1949», qui ont été révélés ces derniers mois. Pour le numéro 1 chinois, il s'agit d'une «tumeur», «héritée des réflexes féodaux et pourris de l'histoire», qui est réapparue ces dernières années, «comme une conséquence négative des réformes et de l'économie de marché socialiste», autrement dit de l'intense circulation de l'argent. Jiang Zemin a estimé qu'il fallait «retrouver la discipline et l'organisation du Parti», sans quoi la corruption «menaçait la survie du régime et du pays». «Peu importe les personnes incriminées et leur fonction, ceux qui méritent d'être punis le seront, ceux qui méritent de lourdes peines, les subiront», a prévenu le chef d'Etat.
Jiang Zemin balaie ainsi devant sa propre porte, si l'on en croit le centre d'information sur les droits de l'homme basé à Hon