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Libération

le vieux continent a besoin de sang neuf. Le rapport de l'ONU sur la population alerte les Européens.

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publié le 6 avril 2000 à 0h17

Le rapport de l'ONU sur le vieillissement du monde industrialisé

(lire Libération du 22 mars) n'en finit pas de faire des vagues en Europe, relançant des débats anciens et diviseurs sur l'immigration. Contestée dans sa méthodologie et ses conclusions, l'étude de l'ONU estimait à 700 millions le nombre d'immigrés nécessaires à l'UE d'ici à 2050 pour maintenir le rapport actuel entre actifs et inactifs. Faute de quoi, les Européens devraient réviser radicalement leurs politiques sociales et économiques, en particulier leurs systèmes de retraite. Le rapport énonçait des chiffres explosifs: les Quinze devraient ainsi ouvrir leurs frontières à 12,7 millions de personnes par an (contre 378 000 en 1998!), soit 1,7 million par an dans le seul cas de la France. Une donnée qui a enflammé les esprits, tant la question de l'immigration est devenue, depuis deux décennies, une «patate chaude» des débats politiques européens. On le constate en ce moment en Italie, où les retrouvailles à droite se font sur un programme anti-immigration très sévère, mais aussi, plus étonnamment, en Grande-Bretagne, jusqu'ici épargnée par ces excès (Libération des 1er et 2 avril). A son tour, l'Allemagne se divise, alors qu'elle doit faire face, comme nombre de pays industrialisés, à des pénuries de main-d'oeuvre qualifiée dans les secteurs de pointe (lire ci-contre). Quant à l'Espagne, vieille terre d'émigration devenue, avec la prospérité, terre d'immigration, elle a connu début février une flambée de vio