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Libération

Tchétchénie: la reculade de Mary Robinson à l'ONU. Elle ne réclame plus d'enquête internationale sur les exactions.

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publié le 6 avril 2000 à 0h15

Genève, de notre correspondant.

Humiliée de n'avoir pas eu accès aux camps de filtration, privée d'entretien avec Vladimir Poutine, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mary Robinson, de retour de Moscou, n'a pas complètement rendu les armes devant le traitement de choc que lui ont réservé les autorités russes. Devant la commission des droits de l'homme de l'ONU, où les diplomates ont ausculté chacune des virgules de son texte, elle a dénoncé «les massacres, les exécutions sommaires, les viols, les pillages et les bombardements disproportionnés dans des endroits densément peuplés» que les forces russes ont commis en Tchétchénie, et dont lui ont fait part des témoins oculaires. Autant d'actes qui, selon le droit international, seraient assimilables à des crimes de guerre et contre l'humanité.

Mais c'était sur le chapitre des propositions que l'ex-présidente irlandaise était attendue. Le 16 février, à la fureur du gouvernement russe, elle avait demandé une présence accrue d'observateurs internationaux et avait émis l'idée d'une commission d'enquête internationale. Face à l'hostilité de Moscou, qui dénonçait une «ingérence inacceptable» dans ses affaires intérieures, Mary Robinson a jugé bon de reculer: elle ne demandait plus hier que la création d'une commission d'enquête non plus internationale, mais seulement russe, en Tchétchénie. De quoi provoquer l'incompréhension de certaines organisations non-gouvernementales qui y voient une reculade inacceptable, tant elles sont s