Berlin, envoyé spécial.
Cela ressemble à un conte de fées: la princesse allemande se languit dans son château berlinois en attendant que son prince français revienne, après une si longue absence, s'occuper d'elle" C'est, de fait, l'histoire qu'a contée Joschka Fischer, le ministre allemand des Affaires étrangères, à un groupe de journalistes français en poste à Bruxelles. Il les a invités cette semaine dans ses locaux berlinois, l'ancien siège de la Reichbank puis du parti communiste est-allemand. «Quand les choses deviennent sérieuses en Europe, tout repose sur la France et l'Allemagne», a-t-il martelé. Pour lui, «l'axe franco-allemand est indispensable pour faire bouger l'Europe». «Le chancelier Schröder est prêt» à relancer le moteur franco-allemand, en panne de projets «visionnaires» depuis le départ de François Mitterrand et de Helmut Kohl, comme il l'a admis. «Mais c'est à la France de prendre l'initiative», a ajouté le chef de la diplomatie allemande. «Elle a une position importante en Europe et c'est à elle que revient d'assumer le leadership. Si la France saisit cette opportunité qui s'offre à elle, une nouvelle étape de la construction communautaire commencera», a-t-il souligné.
Désarroi. Cet appel très direct, c'est le moins que l'on puisse dire lancé à la France est sans précédent dans l'histoire de ce célèbre couple: il montre le désarroi de Berlin face à un partenaire jugé indispensable, qui semble tourner le dos à son puissant voisin. Contrairement au gou