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Libération

Israël: Weizman ni poursuivi ni blanchi. Accusé de fraudes, le Président s'accroche à son fauteuil.

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publié le 7 avril 2000 à 0h14

Jérusalem, de notre correspondant.

Non coupable, mais pas innocent. Telle est en substance la conclusion de la police à l'encontre du président israélien Ezer Weizman. Les enquêteurs ont remis hier un rapport de cent vingt pages, fruit de trois mois de travail, au parquet. Par manque de preuve ou parce que les faits reprochés sont déjà prescrits, ils se prononcent contre l'inculpation du chef de l'Etat, sans pour autant le blanchir. Leur avis, loin de calmer les esprits, n'a fait que relancer la polémique.

Ezer Weizman a reçu, selon les policiers, 313 000 dollars (2,1 millions de francs) d'un homme d'affaires français, Edouard Saroussi, entre 1988 et 1993. Tour à tour ministre des Sciences et de la Technologie, ministre sans portefeuille, et simple député, il a exercé pendant presque toute la période des mandats publics.

S'il n'a jamais nié avoir bénéficié des faveurs du magnat, il a toujours refusé d'en révéler le montant exact. Il s'agissait, explique-t-il, de cadeaux d'un ami «très proche». Ce dernier lui avait procuré une voiture entre 1990 et 1991, après son départ du gouvernement Shamir. De son côté, Ezer Weizman avait conseillé Edouard Saroussi dans ses choix financiers, et l'avait appuyé dans sa tentative de créer en Israël un quotidien libéral en anglais. «Une amitié qui s'exprime par des dons en argent à un employé du gouvernement éveille le soupçon de pots-de-vin», écrivent les enquêteurs dans leur conclusion. Ils ajoutent cependant ne pas pouvoir émettre d'accusatio