Miami, de notre correspondant.
Le Learjet s'est immobilisé à 6 h45 sur le tarmac de l'aéroport de Washington. Juan Miguel Gonzalez, strict complet bleu et cravate ton sur ton, est descendu le premier de l'avion, suivi de sa femme qui tenait leur bébé de six mois dans les bras (le demi-frère d'Elian). Il s'est dirigé vers une batterie de micros et, dans une déclaration en Espagnol entrecoupée par un interprète, il a remercié le peuple américain pour son soutien et s'est réjoui de «pouvoir bientôt embrasser son fils». Trébuchant parfois sur son texte, l'homme a vigoureusement dénoncé les 137 jours de séparation durant lesquels Elian a été placé sous la coupe, a-t-il dit, de «lointains parents qui ne l'avaient jamais vu auparavant» et qui l'ont livré, «sans son autorisation», aux caméras de la télévision.
Pas d'immunité. «Elian a subi des pressions psychologiques cruelles. Je voudrais retourner avec lui à Cuba immédiatement», a-t-il ajouté, en se disant toutefois conscient qu'il aurait peut-être à «attendre deux mois». Le chargé d'affaires de la section des intérêts cubains à Washington a alors confirmé que sa résidence de Bethesda, dans la banlieue cossue de Washington où seront hébergés les Gonzalez, ne bénéficierait pas de l'immunité diplomatique pendant toute la durée de leur séjour. Ses hôtes se soumettent ainsi, en gage de bonne foi, à une éventuelle injonction de la justice américaine. «Dernière étape». Quand le père et le fils seront-ils finalement réunis? A en croir