La radio officielle tunisienne a interrompu ses programmes hier vers 10 heures locales et a diffusé des versets du Coran. Un communiqué de la présidence de la République a annoncé la mort, le matin même, de l'ancien président Habib Bourguiba, à l'âge de 96 ans. Le «père de l'indépendance» de la Tunisie, sur laquelle il a régné trente ans, vivait reclus dans sa ville natale de Monastir depuis la prise du pouvoir par l'actuel chef de l'Etat, le général Zine ben Ali. Il avait été hospitalisé, il y a un mois, pour une infection pulmonaire. La nouvelle a été accueillie dans le calme par la population en cette journée chômée du nouvel an musulman.
Le pouvoir, qui a décrété une semaine de deuil, a organisé des funérailles nationales. La dépouille mortelle du «combattant suprême» sera ramenée aujourd'hui de Monastir à Tunis pour un «hommage populaire» au siège du parti du président Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Des funérailles nationales se tiendront demain dans la ville natale de Bourguiba, où l'ancien président reposera près de ses parents et de sa première femme, la Française Mathilde Lorrain. Plusieurs chefs d'Etat étrangers ont annoncé leur présence: Jacques Chirac pour la France, Abdelaziz Bouteflika pour l'Algérie" Le président français a exprimé sa «tristesse» et a souligné que «le président Bourguiba était un personnage de l'Histoire, de notre histoire commune». Pour Lionel Jospin, «il a su engager la Tunisie sur le chemin du développement et