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Libération

Le Conseil de l'Europe propose de suspendre la Russie. Il l'accuse de violer les droits de l'homme en Tchétchénie.

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publié le 7 avril 2000 à 0h14

Strasbourg, de notre correspondante.

Il a fallu six mois et de longues délibérations, mais l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, réunie cette semaine à Strasbourg, a fait ce qu'elle pouvait. Hier, elle a demandé au Comité des ministres (instance dirigeante des 41 pays membres de l'institution strasbourgeoise) «d'entamer sans tarder la procédure» pour suspendre la représentation de la Russie au sein du Conseil. Quant à la délégation russe, elle est privée de droit de vote jusqu'à nouvel ordre: les députés présents en ont décidé ainsi par 78 voix pour et 69 contre. Enfin, les parlementaires ont lancé un «appel pressant» pour que les Etats membres du Conseil portent plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ­ une procédure «interétatique» rarement utilisée à Strasbourg. En clair, les députés sont allés aussi loin que leurs (modestes) pouvoirs le leur permettent.

Vestale. Il était temps. Les députés pouvaient difficilement rappeler à chacune de leur session que la Russie violait «certaines des obligations les plus importantes en matière de droits de l'homme» en Tchétchénie et repousser, avec la même régularité, l'exécution de sanctions ­ d'autant que l'assemblée de Strasbourg se flatte d'être la vestale des droits de l'homme sur l'ensemble du continent. Bref, après avoir envisagé d'accorder un nouveau délai aux autorités russes (fixé au 31 mai), les parlementaires se sont ravisés, hier, à l'issue d'un long débat.

Il y avait, d'un côté, ceux qui juge