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Libération

Ould Dah, capitaine tortionnaire, en fuite en Mauritanie. Il était sous contrôle judiciaire à Montpellier.

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publié le 7 avril 2000 à 0h14

Comme le craignaient ceux qu'il avait torturés, le capitaine Ely

Ould Dah, arrêté en France en juillet 1999, a pris la fuite. La télévision mauritanienne l'a montré mercredi soir en train de parler au téléphone, sans préciser le lieu où il se trouvait, mais des témoins ont dit avoir vu Ould Dah le même jour dans une caserne de Nouakchott.

Ce capitaine mauritanien n'est pas n'importe qui. En 1990, quand, sous prétexte d'un complot, plusieurs milliers de Négro-Mauritaniens sont arrêtés et torturés, il est officier des renseignements, et recueille les prétendus aveux. L'an dernier, deux officiers négro-mauritaniens réfugiés en France, reconnaissent en lui leur tortionnaire de la prison de Jreïda. Ould Dah est alors en stage à l'école d'application d'infanterie de Montpellier.

Soutenus par la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) et la LDH (Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen), les deux réfugiés obtiennent qu'il soit mis en accusation pour actes de tortures, et arrêté. Une décision judiciaire exemplaire en matière de respect du droit international et de la lutte contre l'impunité. La réaction de Nouakchott, avec qui Paris a des accords de coopération, ne s'est pas faite attendre: gel des relations militaires, restauration des visas, et échanges peu amènes.

Moins de trois mois plus tard, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Montpellier décidait de mettre le capitaine Ould Dah en liberté sous contrôle judiciaire. «N