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Libération

L'Observatoire antiraciste européen embarrasse Vienne. Indésirables, les Autrichiens se sont invités à l'inauguration.

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publié le 8 avril 2000 à 0h13

Vienne, de notre correspondant.

Tout avait été fait pour éviter le clash. Il y a trois semaines, Beate Winkler, directrice de l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (EUMC, en anglais) ­ dont l'ouverture officielle s'est déroulée avec cérémonie, vendredi, sous les plafonds dorés du Hofburg, à Vienne ­, avait déclaré à la presse que «seuls les présidents des quinze pays membres [seraient] invités» à la cérémonie. Une façon très claire d'interdire à Wolfgang Schüssel et à ses ministres d'assister à ce rendez-vous solennel où l'Europe s'organise pour tenter d'éradiquer le «poison de la xénophobie».

«La gueule du loup». Devenu pour quelques heures un espace d'exterritorialité européenne, l'ancien palais des Habsbourg, aujourd'hui siège de la présidence de la République autrichienne, a vu affluer toutes les grandes pointures de Strasbourg et de Bruxelles: Nicole Fontaine, présidente du Parlement européen, Romano Prodi, président de la Commission, Jean Kahn, président de cet observatoire et de nombreux responsables politiques. Parmi eux, le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Jozias van Aartsen, qui a donné le ton en déclarant, il y a quelques jours, que venir «dans la gueule du loup» représentait «un signal fort contre la coalition en place à Vienne».

Mais le clash n'a pas pu être évité. Benita Ferrero-Waldner, la ministre autrichienne des Affaires étrangères (conservatrice), a forcé les portes du palais. Il faut dire qu'elle avait un complice dans la