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Libération

Mea-culpa public belge au Rwanda. Le Premier ministre a assisté à la sixième commémoration du génocide.

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publié le 8 avril 2000 à 0h12

A l'occasion du sixième anniversaire du génocide au Rwanda, le

Premier ministre belge a fait acte de contrition à Kigali. «Au nom de mon pays, je m'incline devant les victimes du génocide», a déclaré, vendredi, Guy Verhofstadt, lors d'une cérémonie commémorative à Gisozi, aux portes de la capitale rwandaise. «Au nom de mon pays, au nom de mon peuple, je vous demande pardon. Pour que le Rwanda ­ ancienne colonie belge ­ puisse tourner son regard vers l'avenir, vers la réconciliation, nous devons d'abord assumer nos responsabilités et reconnaître nos fautes.» Il a ajouté que «la communauté internationale tout entière porte une immense et lourde responsabilité».

Guy Verhofstadt qui, avant de devenir Premier ministre en juin 1999, a été rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire sur le rôle de son pays dans le génocide rwandais, s'est exprimé sur le site d'un mémorial inachevé, une grande rotonde vitrée dont les salles doivent accueillir des ossements humains en provenance de toutes les préfectures du Rwanda. Comme chaque année, la commémoration du déclenchement du génocide qui a coûté la vie à plus de 500 000 Tutsis dans les cent jours ayant suivi le 7 avril 1994, s'accompagne d'exhumations de fosses communes. Depuis la mi-mars, quelque 52 000 cadavres ont ainsi été déterrés aux seuls abords de la capitale.

En Belgique, le voyage du Premier ministre est controversé comme un acte de repentance susceptible d'être récupéré par les nouvelles autorités rwandaises au service d'