Athènes, de notre correspondante.
Il y a trois ans encore, peu de Grecs auraient parié une drachme sur les chances de celui qu'ils surnommaient «Costas le petit». Aujourd'hui Costas Caramanlis, 43 ans, triomphe. Quelle que soit finalement l'issue du scrutin, le jeune dirigeant de la droite grecque aura réussi à déstabiliser les socialistes au pouvoir depuis bientôt vingt ans, en jouant la carte du centre. Sans expérience gouvernementale, cet avocat de formation dont la carrière au barreau fut pour le moins discrète, avait pris les rênes du parti de la Nouvelle Démocratie, grâce à son nom illustre. Il est en effet le neveu du défunt président Constantin Caramanlis, exilé à Paris pendant la junte militaire, puis rappelé par ses compatriotes pour restaurer la démocratie en Grèce après la chute des colonels en 1974.
Popularité au plus bas. Ce nom, symbole de légitimité et d'unité pour les Grecs, a servi au jeune Costas pour s'imposer dans son propre parti et s'en faire élire président en mars 1997 avec une écrasante majorité. Entouré de conseillers aussi jeunes et inexpérimentés que lui, il a passé les deux premières années de son mandat à s'afficher dans les bars de la capitale et à multiplier les erreurs politiques face au Premier ministre socialiste Costas Simitis, alors au plus haut dans les sondages. Lui, pâtit alors d'une popularité au plus bas. Contesté par les cadres de son parti et désapprouvé par la majorité de ses députés, le jeune Caramanlis semble politiquement aux a