Berlin, de notre correspondante.
Une star est née. Au congrès de Essen qui s'est achevé hier soir, l'Union chrétienne-démocrate allemande (CDU) s'est trouvé une nouvelle étoile, pour un nouveau départ. Angela Merkel, 45 ans, a été élue présidente du parti avec un score presque soviétique de 96% des voix. Un résultat encore meilleur que ceux de ses deux derniers prédécesseurs, Helmut Kohl et Wolfgang Schäuble, emportés par le scandale des caisses noires du parti. Avides de renouveau, après le trou noir de ces cinq derniers mois, pendant lesquels il ne fut question que de dons occultes et de comptes en Suisse, les mille délégués ont ovationné «Angie». Jeune (45 ans), femme, protestante, originaire de l'ex-RDA et plutôt libérale pour un parti dont les membres sont en grande majorité des hommes, âgés de plus de 50 ans, catholiques et originaires de l'ouest du pays, Angela Merkel a ce petit «autre chose» qui donne l'espoir de tourner la page.
«La CDU est de retour!», a assuré la nouvelle présidente. «Nous avons un objectif clair: la victoire aux législatives de 2002», a-t-elle lancé à ses troupes, commençant d'emblée par consacrer tout son discours à attaquer le gouvernement rouge-vert de Gerhard Schröder. Le grand parti chrétien-démocrate allemand, que nombre de commentateurs, il y a quelques mois, voyaient déjà promis au même sort que la démocratie-chrétienne italienne, la droite française, les conservateurs autrichiens ou les Tories britanniques, menacé d'explosion, tenté par un