Jérusalem, de notre correspondant.
Les chances de paix s'éloignent, les bétonneuses se remettent à tourner. En réplique à la fermeté de la Syrie, la colonisation par Israël du plateau du Golan, après quelques mois d'accalmie, a repris de plus belle. Deux cents logements sont en construction et d'autres suivront. L'annonce en a été faite hier, quelques heures avant la rencontre à Washington entre Ehud Barak et Bill Clinton. Un sommet pourtant destiné à relancer les pourparlers israélo-arabes.
Le changement de politique a été officialisé par Haïm Ramon, l'un des ministres les plus proches d'Ehud Barak: «Tant que les Syriens adoptent des positions dures et intransigeantes, cela ne sert à rien de négocier avec eux. Nous devons permettre aux habitants du Golan de travailler, de se développer et de se loger.» Les dirigeants travaillistes qui, depuis l'automne, faisaient une cour assidue au président syrien, ont donc décidé de lui tourner le dos. Hafez el-Assad «a raté une nouvelle fois le train de la paix», a déclaré Shimon Pérès.
Ni yeux ni oreilles. A Genève, le 26 mars, Hafez el-Assad avait rejeté un compromis territorial présenté par Bill Clinton et exigé un retour à la ligne du 4 juin 1967 jusqu'au lac de Tibériade. A la demande de Washington, il devait apporter des éclaircissements par écrit. Dans sa réponse transmise ce week-end, il a encore durci ses positions. Il n'est plus question de station d'alerte, qui permettrait à Israël de conserver «des yeux et des oreilles» sur l