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Libération

Jörg Haider fait un tabac à Bruxelles. Des membres du Comité des régions de l'UE ont tenté, en vain, de l'exclure.

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publié le 13 avril 2000 à 0h06

Bruxelles, envoyée spéciale.

Pour sa première venue à Bruxelles depuis l'arrivée de son parti au gouvernement à Vienne, le leader du FPÖ (extrême droite), Jörg Haider a failli en venir aux mains avec Marc Bellet, conseiller régional communiste de Basse-Normandie, membre du Comité des régions de l'Union européenne, qui tenait sa 33e session plénière. Cet organisme rassemble 222 représentants de régions, villes et collectivités locales européennes. L'Autrichien y siège en tant que gouverneur de la province de Carinthie. Entrant dans la salle où Haider donnait une conférence de presse, le Français, tenant à la main une cassette vidéo sur le nazisme, a hurlé: «Monsieur Haider, dites-nous ce que vous pensez du Troisième Reich, répondez aux vraies questions!» Jörg Haider a préféré couper court à cette intervention, sortant par une porte de derrière.

Cet incident n'aura été que le dernier d'une après-midi explosive. Jörg Haider avait participé aux précédentes assemblées du Comité des régions. En février dernier, après la formation du gouvernement avec l'extrême droite à Vienne et l'adoption par l'Union européenne de sanctions contre l'Autriche, il n'avait pas osé aller à Bruxelles. Cette fois, il a décidé de braver l'Europe qui le renie. Légalement, rien ne l'empêchait de venir au Comité des régions et le gouvernement belge n'a pas ouvert la bouche pour tenter de l'en dissuader. Jamais cette assemblée, d'habitude totalement ignorée par les médias, n'aura suscité autant d'attention.