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Libération

L'opposition se mobilise pour un deuxième tour au Pérou. Les résultats de la présidentielle ne sont pas encore connus.

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publié le 13 avril 2000 à 0h06

Alberto Fujimori continue de soumettre ses concitoyens au «supplice

du deuxième tour»: manquaient toujours, hier soir, les ultimes résultats qui décideront s'il faudra ou non un nouveau scrutin pour départager le président sortant et son challenger, l'économiste Alejandro Toledo. Il restait officiellement un handicap de 0,15 % des voix à combler par le «Chino» (surnom de Fujimori) pour lui permettre de passer la barre fatidique de 50 % des 14,5 millions d'électeurs. Mais, au moins sur le papier, un vote largement en sa faveur dans les derniers bureaux à dépouiller pouvait lui permettre de combler ce mince handicap.

Le suspens porte moins sur les résultats que sur les intentions de Fujimori, car plus grand monde ne croit à la sincérité de l'Office national des élections. En occultant certaines données et en publiant les autres au compte-gouttes, il ne fait qu'obéir, croit-on, aux consignes dictées par le palais présidentiel pour accoutumer l'opinion à la décision, quelle qu'elle soit et quels que soient les résultats réels, qu'a déjà adoptée le chef de l'Etat.

Ce soupçon gonfle les polémiques sur l'existence d'une fraude massive, dimanche. L'institut Transparencia, une ONG de défense des droits civiques, a fait état de 85 cas recensés à travers le pays, qui vont du bourrage des urnes à la manipulation des registres électoraux ou à l'enregistrement de faux résultats dans les ordinateurs de l'Office. Certaines de ces tricheries sont toutefois attribuées à des militants du parti d