Moscou, de notre correspondante.
Elu grâce à sa main de fer en Tchétchénie, Vladimir Poutine doit maintenant terminer la guerre. Mais la solution politique tarde, et le Kremlin semble avoir de sérieuses difficultés à trouver des interlocuteurs tchétchènes représentatifs. Depuis janvier, des contacts indirects auraient lieu entre les deux parties par l'intermédiaire des présidents d'Ossétie du Nord et d'Ingouchie. Ces deux petites républiques caucasiennes surtout l'Ingouchie qui accueille 200 000 réfugiés tchétchènes ont été durement touchées par le conflit, et leurs leaders, particulièrement le général ingouche Rouslan Aouchev, proche du président tchétchène Aslan Maskhadov, militent pour une solution pacifique.
Officiellement, Moscou exclut toute négociation tant que «les bandits» n'auront pas été «liquidés jusqu'au dernier». Simultanément Poutine et les généraux ont déjà clamé victoire. Il est clair que le Kremlin doit trouver une porte de sortie: la communauté internationale le réclame et l'opinion pourrait finir par se lasser face à une guérilla qui s'éternise. Poutine a évoqué la possibilité d'instaurer une administration présidentielle directe en Tchétchénie. Il semble aujourd'hui hésiter. Pour cela, il faut que le Parlement vote l'état d'urgence dans la petite république caucasienne ce qui ne devrait pas poser de problèmes. Puis le Président doit signer un «oukase» (décret) nommant un administrateur civil. Actuellement, la Tchétchénie est de fait administrée par