Rome, de notre correspondant.
«Je suis l'homme le plus populaire d'Italie», clame-t-il invariablement. En dépit de ses démêlés judiciaires, et notamment une condamnation à deux ans et neuf mois de prison pour corruption, relégué depuis quatre ans dans l'opposition, Silvio Berlusconi ne se départit pas de son éternel sourire, de son teint bronzé et de son irrépressible soif de commander. A la veille des élections régionales de dimanche, le patron de la coalition de centre droit mène campagne, à 63 ans, sur le rythme effréné qui avait caractérisé son blitz de 1994 lorsque cet entrepreneur de prestige, trois mois seulement après avoir crée son mouvement Forza Italia, avait emporté les législatives et accédé au gouvernement. Pendant une semaine, à bord d'un navire de croisière de 2 300 places rebaptisé pour l'occasion «Azzurra, le bateau de la liberté», il a notamment fait le tour de la péninsule en s'arrêtant de port en port pour soutenir ses candidats. Pour leur rappeler quelques conseils élémentaires de campagne («attention à votre haleine», «si vous entrez dans des toilettes publiques sales, nettoyez-les sinon la personne suivante pensera que c'est vous qui les avez salies») et dénoncer pêle-mêle «la hausse de la criminalité» essentiellement mise sur le compte des immigrés, «les communistes liberticides», «la pression fiscale» ou encore «les fraudes électorales» de la gauche, victorieuse aux législatives anticipées de 1996.
Un show médiatique soigneusement étudié entre fanf