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Libération

Ethiopie: pas de trêve contre la disette. L'aide accordée ne sera pas liée à la fin de la guerre avec l'Erythrée.

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publié le 14 avril 2000 à 0h05

Addis-Abeba, envoyé spécial.

«Je crois qu'il n'y aura pas de famine dans ce pays, d'une part, parce que l'aide humanitaire nous est maintenant accordée et, d'autre part, parce que l'Ethiopie pourra assurer son acheminement à partir des ports de Djibouti et de Berbera.» En une phrase dont chaque mot était soupesé, le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a voulu hier mettre un terme à l'effervescence catastrophiste des dix derniers jours et à la polémique avec la communauté internationale au sujet des responsabilités respectives d'une situation d'urgence qui aurait dû être évitée. Ayant rencontré Catherine Bertini, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) qui dresse actuellement un bilan nutritionnel dans la Corne de l'Afrique pour le compte des Nations unies, Meles Zenawi s'est dit prêt à faire taire les critiques, à condition que l'opération internationale de secours qu'il appelle de ses voeux soit sans contrepartie politique. «Nous nous opposons fermement à ce qu'un lien soit établi entre la sécheresse et la guerre que l'Erythrée nous impose, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. La défense de la souveraineté n'est pas un luxe de riche.»

Stocks vidés. Bref, il n'y aura pas de concession dans la guerre fratricide avec l'Erythrée en échange d'une aide contre la famine. Sans jamais le dire explicitement, l'homme fort d'Addis-Abeba a laissé entendre que les «partenaires pour le développement» de l'Ethiopie ont tenté ce chantage. Il a en effet rappelé qu