Le «Chino» a finalement craqué. Alberto Fujimori, président péruvien
en exercice et candidat à un troisième mandat successif, se plie à un deuxième tour qui sera organisé dans un délai de quarante jours, soit au plus tard le 28 mai. Les résultats officiels du scrutin de dimanche le privent en effet d'extrême justesse, en lui prêtant 49,84% des voix, d'une majorité absolue que les multiples accusations et présomptions de fraude rendaient de toute façon impossible à assumer.
Alberto Fujimori, 62 ans, retrouvera donc sur son chemin l'économiste Alejandro Toledo, 54 ans, crédité de 40,31% des suffrages. La campagne s'annonce serrée, tous les autres candidats s'étant désistés en faveur du challenger.
«La dictature va tomber.» La polémique sur la fraude continuera en tout cas à faire rage, car personne ne prête foi à l'auto-satisfecit de José Portillo, le chef de l'Office des opérations électorales, qui a assuré que ces résultats «représentaient la volonté populaire». Les observateurs ont accumulé des centaines de rapports d'irrégularités et ils avaient décidé de ne pas reconnaître la validité du scrutin si Fujimori était déclaré élu au premier tour.
Quel que soit le vainqueur final, la page du pouvoir absolu devrait se tourner au Pérou après huit ans de contrôle sans partage du Congrès par le parti à la dévotion du président sortant. Aucune formation ne disposera en effet de la majorité absolue dans la nouvelle assemblée. Pérou 2000, le parti de Fujimori, ne comptera plus, sur la ba