Jérusalem, de notre correspondant.
Jiang Zemin, qui effectue depuis mercredi la première visite d'un président chinois en Israël, pose un vrai casse-tête à ses hôtes. Sa venue consacre la réconciliation entre les deux pays, entamée avant même l'établissement, en 1992, des liens diplomatiques. Elle provoque aussi de sérieuses tensions entre l'Etat hébreu et son puissant allié américain. De part et d'autre, d'énormes intérêts politiques et financiers sont en cause.
Les Etats-Unis conjurent Israël de renoncer à vendre des avions espions à la Chine. Il s'agit d'un Ilyouchine-76 de fabrication russe, équipé d'un système radar israélien appelé Phalcon, qui peut rivaliser avec les Awacs américains. Le Pentagone craint qu'il menace Taiwan, sa protégée, ainsi que sa propre flotte aérienne dans le Pacifique. Pékin a acheté un appareil pour 250 millions de dollars et a pris une option sur trois autres. Une première livraison est prévue cette année.
Le sujet fait grand bruit outre-Atlantique. Des membres influents du Congrès, notamment républicains, menacent de réduire l'aide accordée à Israël si la transaction a lieu. Mardi, lors d'un sommet pourtant consacré au processus de paix, Bill Clinton a prévenu Ehud Barak qu'une telle affaire risquait d'avoir des conséquences négatives pour son pays. Le Premier ministre travailliste lui aurait proposé de ne livrer qu'un avion à Pékin et de geler le reste du contrat. Une offre qui risque de ne satisfaire personne.
Le chef de la diplomatie israéli