New York, de notre correspondant.
Devant la maison de Miami, la foule n'a cessé d'affluer. Quatre à cinq cents personnes, drapeaux américains et cubains au vent, qui répètent le même message: «Laissez-nous Elian!» Et hier, Lazaro Gonzalez, le grand-oncle du petit Cubain recueilli au large de la Floride en novembre, a choisi de défier ouvertement le gouvernement. Alors que le ministère de la Justice lui avait transmis une lettre ordonnant de transférer l'enfant à 14 heures vers un aéroport local de Miami pour l'emmener à Washington où l'attend son père Juan Miguel, Lazaro a ignoré l'ultimatum. A 14 h 15, heure américaine, Elian Gonzalez n'avait pas bougé de la maison des proches qui ont hérité de sa garde temporaire.
Près de cinq mois après qu'Elian a survécu au naufrage du bateau sur lequel il fuyait Cuba avec sa mère, le sort du garçon de 6 ans semble donc de plus en plus incertain. Malgré l'arrivée de son père à Washington, il y a une semaine, les négociations entre les avocats de la famille de Miami et le gouvernement sont dans l'impasse. Personne ne sait ce que réservent les prochains jours. Hier, même si la ministre de la Justice, Janet Reno, a tenté d'apaiser les esprits en assurant que «les marshalls n'allaient pas enlever l'enfant de force à 14 h 01», elle a toutefois précisé qu'elle allait veiller «à ce que la loi soit appliquée». Entre-temps, la famille a déposé une requête afin d'obtenir l'injonction d'une cour d'appel, gelant momentanément l'ordre de transfert émis