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Libération

Bouteflika, un an sans grand bilan. Le président algérien est toujours «prisonnier» des décideurs militaires.

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publié le 15 avril 2000 à 0h03

Abdelaziz Bouteflika célèbre samedi le premier anniversaire de son

élection à la tête de l'Algérie. Bilan en trois questions.

Le nouveau président s'est présenté comme l'homme du changement. Qu'en est-il un an après?

En dépit d'une élection marquée par une fraude massive, il a réussi, dans un premier temps, à donner l'impression d'inscrire son action dans le cadre d'un changement radical. Le chef de l'Etat n'a pas innové en se présentant comme un «tenant de la rupture» face à l'«immobilisme», notamment pour obtenir un soutien international. Mais son habileté a consisté à crédibiliser les intentions qui lui étaient prêtées par quelques actes symboliques, une démagogie populiste et un franc-parler tranchant avec ceux de prédécesseurs particulièrement ternes. Il a ainsi transformé le verbe et la diplomatie en armes décisives" et en un formidable moyen de trouver sur la scène internationale la légitimité qui lui fait défaut en Algérie. Son activisme, un référendum-plébiscite sur la paix et plusieurs événements qui lui ont servi d'intronisation internationale lui ont permis de faire oublier l'opprobre qui suivit son élection. Dans le domaine économique, la remontée du prix du baril de pétrole a apporté à l'Algérie une bouffée d'oxygène qui devrait lui éviter un troisième rééchelonnement de sa dette.

Pourtant, ce changement radical de forme, destiné à couper l'herbe sous le pied de son opposition, ne s'est accompagné d'aucune évolution de fond. Un an après, la déception s'est substitu