Trévise, envoyé spécial.
«Il existe une armée d'immigrés qui veut s'emparer de notre territoire, de notre culture, de nos maisons! Nous devons les arrêter», hurle à la tribune le maire léguiste de Trévise, Giancarlo Gentilini. Sur l'élégante place centrale de la ville, à une vingtaine de kilomètres de Venise, ils ne sont que quelques centaines de militants à participer à ce dernier meeting de campagne pour les régionales qui se déroulent dimanche. Porté à la mairie de cette cité prospère de 83 000 habitants en 1994, et réélu l'an passé avec plus de 73% des voix, le dynamique sexagénaire Gentilini n'en a cure.
Xénophobie. L'homme est convaincu que la grande majorité de ses administrés et des habitants de Vénétie (qui votent à près de 20% pour la ligue) approuve ses slogans «contre les clandestins» et «pour rester maîtres chez soi». De même qu'il se fait un honneur d'avoir été récemment traduit en justice pour «incitation à la haine raciale», après avoir déclaré: «On devrait donner des habits de lapins aux extracommunautaires, comme ça, les chasseurs pourraient s'entraîner»" «C'était une blague, mais je ne retire rien. Je n'ai de compte à rendre à personne», se défend-il.
La lutte contre l'immigration «sauvage», précise-t-il , Giancarlo Gentilini la mène d'ailleurs sur tous les fronts depuis plusieurs années. «Là, ce sont les immeubles squattés par les clandestins», souligne-t-il en pointant une liste d'habitations. «Nous allons faire de nouveaux blitz et les déloger.» Renfor