Moscou, de notre correspondante.
Après sept ans de blocage, la Russie a enfin ratifié vendredi le traité de désarmement nucléaire Start II. Un geste surtout symbolique qui marque une victoire personnelle de Vladimir Poutine face à une Douma désormais soumise, et qui vise à redorer son image à la veille de son entrée sur la scène internationale.
Moins d'un mois après son élection, Poutine a réussi ce que son prédécesseur, Boris Eltsine, avait tenté en vain durant sept ans: faire avaliser Start II par la Douma. Les députés ont ratifié le traité à une nette majorité: 288 voix pour, 131 contre et 4 abstentions. Seuls les communistes et leurs alliés agrariens ont maintenu leur opposition.
«C'est une décision absolument correcte qui sert les intérêts de la Russie, a commenté Poutine. Le pays garde son bouclier nucléaire et la possibilité de moderniser son armée.» Le Président était venu savourer son triomphe dans les murs de la Douma. Les jeux étaient joués d'avance. Grâce au parti Unité, qui forme un groupe charnière, Poutine est en mesure de contrôler la Douma. Les communistes restent le premier parti, mais ont perdu leur pouvoir de blocage. Humiliés, ils ont condamné la «nouvelle défaite de la Russie».
«Ce vote est un pas historique qui améliorera notre sécurité à tous», s'est félicitée la secrétaire d'Etat américaine, Madeleine Albright, en visite à Kiev. Les négociations à venir s'annoncent toutefois difficiles. Washington attendait cette échéance pour pouvoir faire avancer un