Lisbonne, de notre correspondante.
A 4 h 30 du matin, la discothèque Luanda, fréquentée par les Africains de Lisbonne, est pleine à craquer comme tous les samedis. Soudain, la lumière s'éteint, au moment où deux petits pulvérisateurs contenant un étrange gaz irritant explosent dans les toilettes et sur la piste de danse. La suite est classique, la ruée vers la seule porte de sortie. Bilan: 7 morts, 60 blessés. Six des victimes sont africaines (cinq hommes et une femme), la septième est une touriste espagnole de 20 ans.
La police judiciaire portugaise, chargée de l'enquête, n'écarte aucune hypothèse. Mais les enquêteurs trouvent que l'attentat a été trop bien planifié pour n'être qu'une simple vengeance ou une affaire entre établissements concurrents. Selon les premières constatations, les pulvérisateurs ont été placés dans des lieux bien choisis, à l'abri du champ des caméras vidéo obligatoires dans toutes les discothèques du Portugal depuis le début de l'année. Avant l'explosion, les agents de sécurité de la discothèque ont été distraits par des appels téléphoniques. Puis l'électricité a été coupée, ce qui a provoqué la panique. Les extincteurs n'ont pas fonctionné, pas plus que les lumières de secours. Et il n'y a pas d'images enregistrées. Hier soir, la police faisait état de suspects identifiés, mais pas encore d'arrestations.
Le nom de la discothèque n'est pas le fruit du hasard: le Luanda, club situé dans le quartier d'Alcantara où se trouvent de nombreuses boîtes de nui