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Libération

A Londres, tapis rouge pour Poutine à Londres. Malgré la Tchétchénie, Tony Blair est «à l'aise» avec le président russe.

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publié le 18 avril 2000 à 0h01

Londres, de notre correspondant.

Thé avec la reine, déjeuner au 10, Downing Street, rencontre avec tous les grands patrons du pays: pour sa première visite en Occident depuis son élection à la tête de la Russie, Vladimir Poutine a été gâté par son nouvel ami Tony Blair. Dédaignant les critiques envers le «boucher de la Tchétchénie», le Premier ministre a défendu hier l'accueil réservé au successeur de Boris Eltsine. Comme l'avait indiqué le porte-parole de Tony Blair, pour qui «le Premier ministre n'a pas à s'excuser de tenter de développer de bons rapports avec un nouveau leader mondial»: «Nous ne voulons pas que l'intégralité de notre relation avec la Russie soit construite autour de la Tchétchénie.» Un argument apprécié par Vladimir Poutine, qui avait déjà bénéficié d'un coup de pouce de Tony Blair venu honorer l'ancien apparatchik du KGB d'une visite en Russie à quelques jours de son élection. Les deux hommes tiendront désormais un sommet annuel.

Le Premier ministre britannique entend parier sur Poutine, avec lequel il se sent «à l'aise». Un sentiment qui n'est pas partagé par les défenseurs des droits de l'homme, la presse et l'opposition britannique, très critiques envers l'empressement de Blair à soutenir le nouveau maître de la Russie. Ainsi, selon le Guardian, «la volonté de Tony Blair d'adouber Poutine est honteuse, indécente, démodée». Quelque 150 manifestants, exilés tchétchènes et musulmans anglais, ont maintenu une veille devant le 10, Downing Street pour dénonce