Moscou, de notre correspondante.
Les Ukrainiens ont massivement approuvé, dimanche par référendum, un renforcement du pouvoir présidentiel au détriment du Parlement. Le chef de l'Etat, Leonid Koutchma, devient ainsi le véritable maître du jeu, mais sa victoire pourrait être le prélude à une nouvelle crise politique.
Les électeurs étaient consultés sur quatre questions: la possibilité pour le Président de dissoudre le Parlement s'il ne parvient pas à former une majorité parlementaire ou à adopter le budget, le droit de lever l'immunité des députés, la réduction des membres de la Chambre unique actuelle (la Rada) de 450 à 300, enfin la création d'un système bicaméral. Plus de 82% des électeurs ont répondu «oui» à chacune des questions.
Les réformes constitutionnelles entérinées par le référendum doivent encore être approuvées par les députés. Mais vu l'état des relations entre le Parlement et le Président, il n'est pas sûr qu'elles le soient. Dans ce cas, Leonid Koutchma paraît disposé à décréter la dissolution dans l'espoir de voir se constituer une Chambre plus docile.
«Beaucoup de députés sont aussi des hommes d'affaires corrompus et des criminels», avait expliqué le chef de l'Etat en lançant son référendum. Officiellement, il s'agit de lutter contre la corruption et contre le blocage du Parlement envers les réformes libérales que le Président veut mettre en oeuvre. En face, l'opposition de gauche qui contrôle un tiers des sièges de la Rada voit en ce référendum la preuve