Le Cap, de notre correspondante.
En apparence, la justice s'est imposée: la Haute Cour du Zimbabwe a déclaré hier Chenjerai «Hitler» Hunzvi, leader des anciens combattants, coupable d'outrage à la Cour pour avoir incité ses partisans à occuper les fermes aux mains des Blancs. Une date, le 5 mai, a même été fixée au-delà de laquelle Hunzvi risque l'emprisonnement si les terres des fermiers blancs ne sont pas évacuées dans ce délai.
Mais le verdict de la justice et l'indépendance des magistrats risquent de n'avoir qu'une influence limitée sur une situation déjà explosive. A plusieurs reprises en effet, la Haute Cour a exigé la fin des occupations jugées «illégales». Sans pour l'instant susciter le moindre dénouement. La police elle-même, censée appliquer les décisions de la justice, s'est pour l'instant bien gardée d'intervenir dans une crise qui a causé la mort de deux fermiers blancs ces derniers jours. Une fois de plus, le pouvoir judiciaire se heurte donc à une situation de faux-semblants.
Pseudo-jacquerie. Officiellement, le responsable des occupations de fermes est bien l'homme qui a acquis le triste surnom d'«Hitler» pendant la guerre d'indépendance, il y a vingt ans. Mais, en réalité, c'est le régime de Robert Mugabe qui tire les ficelles de cette pseudo-jacquerie des campagnes. A la sortie de la cour, Hunzvi l'a d'ailleurs suggéré: «Comment est-ce que je peux contredire les ordres de mon propre président?», s'est interrogé le chef des anciens combattants qui affirme ne