Porto Seguro, envoyé spécial.
L'anniversaire du Brésil commence mal. A la veille des festivités saluant les 500 ans du pays, la tension monte à Porto Seguro. Quelque 3 000 Indiens, venus des quatre coins du pays, sont réunis à Coroa Vermelha, à quinze kilomètres de la ville. Ils rejettent la fête «des Blancs» et revendiquent leurs droits à la terre. C'est la première fois que les leaders de plus de 130 «nations» indigènes se réunissent au Brésil. Certains indigènes ont voyagé quinze jours pour arriver à Porto Seguro. Que feront-ils lors des fêtes officielles de samedi, prévues ici? Au même moment, un nouveau conflit violent opposant des Indiens pataxos à un fermier blanc vient d'éclater à 200 kilomètres au sud de Porto Seguro.
Tueurs à gages. «Une tragédie a eu lieu, a annoncé mardi matin, le chef Nailton Pataxo. Des tueurs à gages ont attaqué nos frères et les ont chassés de leurs terres à l'embouchure du fleuve Cahy!» Le conflit a lieu à l'endroit exact où la flotte portugaise a abordé pour la première fois la côte brésilienne. Une petite équipe s'y est en effet ravitaillée en eau potable avant de mettre le cap vers le nord et d'accoster à Porto Seguro.
A l'annonce de la «tragédie», plusieurs chefs pataxos et une quinzaine de photographes et de journalistes, venus pour couvrir les festivités, se précipitent vers le lieu du drame, la ferme de Bela Vista. Craignant une échauffourée violente, certains d'entre eux approchent la ferme par la plage, à quelques mètres de la croix