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Libération

Subtil compromis sur Gibraltar. Un accord permettra l'adoption de textes européens, jusque-là bloqués par Madrid.

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publié le 20 avril 2000 à 23h59

Bruxelles, de notre correspondant.

Le dernier conflit frontalier opposant deux pays de l'Union européenne a trouvé un début d'apaisement, hier, à Bruxelles. Sans régler leur querelle de souveraineté sur le rocher de Gibraltar, l'Espagne et le Royaume-Uni sont parvenus à un subtil arrangement qui a surtout pour but de permettre aux Quinze d'adopter une série de textes européens bloqués jusque-là par Madrid. Les deux capitales se sont ainsi mises d'accord sur le statut administratif de ce rocher espagnol de 6 km2 dépendant de la couronne britannique et que Madrid entend bien récupérer. Certes, les deux pays s'opposent toujours sur l'avenir de cette colonie dotée d'une large autonomie: l'accord de Bruxelles «ne concerne aucun des aspects de la souveraineté», a tenu à préciser Abel Matutes, le ministre espagnol des Affaires étrangères. La procédure ­ tout comme la très grande discrétion observée par les deux gouvernements sur le résultat d'un an de pourparlers ­ souligne d'ailleurs qu'il ne s'agit que d'un accord à objet limité. Les négociations ont eu lieu à Bruxelles entre les représentants permanents (ambassadeurs) des deux pays auprès de l'UE, et le texte du compromis a été transmis à Javier Solana, en sa qualité de secrétaire général du Conseil des ministres.

Madrid a toujours été chatouilleux sur la question de Gibraltar: l'Espagne n'a pas hésité à poser son veto à tous les textes européens qui auraient pu avoir comme effet, même indirect, de reconnaître l'existence de sa fr