Le Premier ministre libanais Salim Hoss s'en est vivement pris hier
au ministre français de la Défense. De retour d'un voyage officiel en Israël, Alain Richard avait dénoncé, lundi sur France Inter, la politique de la Syrie au Proche-Orient et dans le Sud-Liban, affirmant que «toute solution qui aboutirait à remettre en cause sa domination sur le Liban ne lui convient pas (à la Syrie)».
«Ingérence». Le Premier ministre libanais a convoqué l'ambassadeur de France à Beyrouth pour lui signifier que ces propos «sont une ingérence dans les affaires intérieures du Liban que le Liban ne peut accepter». Une telle démarche n'a pu se faire qu'avec les vifs encouragements de la Syrie. De leur côté, la presse de Damas et celle de Beyrouth critiquent les propos d'Alain Richard. Le quotidien libanais As-Safir dénonce ainsi la «partialité de la France».
Les propos du ministre français interviennent alors que la tempête provoquée par Lionel Jospin en Israël se calmait à peine. Le 24 février, le Premier ministre avait dénoncé les «attaques terroristes» du Hezbollah contre les soldats israéliens au Liban.
A Paris, les militaires français ne sont pas les derniers à s'inquiéter de la tournure que prennent les événements. Depuis 1978, des soldats français sont présents au Liban sans discontinuer. 250 hommes du 1er/11e cuirassiers sont actuellement déployés à Naqoura, dans le sud du pays. Ils appartiennent à la Finul, la force de paix des Nations unies.
Retrait israélien. Israël, qui occupe une zone