Miami, de notre correspondant.
Un jury de trois juges de la cour d'appel fédérale d'Atlanta a infligé mercredi soir un camouflet à l'attorney general (ministre de la Justice) Janet Reno. Il a en effet ordonné le maintien en territoire américain du petit Elian jusqu'au procès prévu le 11 mai, accédant ainsi aux voeux de la famille d'accueil. Il a aussi ignoré la demande de la ministre de la Justice d'un mandat judiciaire explicite afin de retirer l'enfant de Miami et de le remettre à son père. Janet Reno est désormais face à un dilemme: soit faire récupérer Elian de force par la police, au risque d'une émeute dans la communauté cubaine de Miami; soit perdre la face en trahissant la promesse faite à Juan Miguel Gonzalez, qui attend depuis deux semaines à Washington de récupérer la garde effective de son fils. Plus grave encore: les attendus publiés par le jury sous-entendent que l'enfant, âgé de 6 ans, est habilité à déposer en son nom propre la demande d'asile aux Etats-Unis qui sera examinée par la cour d'Atlanta, même contre la volonté de son père, pourtant le seul tuteur légal.
Hier, le père de l'enfant s'est adressé au peuple américain lors d'une conférence de presse à Washington: «S'il vous plaît, aidez-moi!» s'est exclamé Juan Miguel Gonzalez. «Je suis venu de Cuba parce qu'on m'a promis que j'allais retrouver mon fils. Cela n'a pas eu lieu», a poursuivi le père d'une voix émue, avant d'ajouter: «J'ai éprouvé une grande douleur en voyant depuis presque cinq mois comment