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Analyse

Epuisée, la Corée du Nord cherche une issue par le Sud. Dépendant de l'aide internationale et à bout de souffle, Pyongyang est poussé à une réunification avec Séoul.

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publié le 21 avril 2000 à 23h54

Pyongyang, envoyé spécial.

La réunification des deux Corées n'est pas pour demain. Mais un grand pas vient d'être fait. Kim Jong-il, le «camarade grand dirigeant, commandant suprême» de Corée du Nord, et le président sud-coréen Kim Dae-jung doivent se rencontrer du 12 au 14 juin à Pyongyang. L'annonce, faite le 10 avril, de la première rencontre entre les deux chefs de l'Etat depuis la guerre de Corée (2,5 millions de morts en 1950-1953) est historique.

La zone des tempêtes s'éloigne un peu de la péninsule coréenne, dernier front de la guerre froide. Au sud, une garnison de 37 000 soldats américains et une armée de 672 000 Sud-Coréens sont en état d'alerte quasi permanent. De l'autre côté du 38e parallèle, le Nord communiste, avec son armée d'un million d'hommes, est soupçonné de disposer de plusieurs têtes nucléaires. Préparatifs secrets. Maintes fois par le passé, le Nord a fait mine de répondre aux avances du Sud, pour mieux brandir ensuite une inacceptable exigence: le retrait des forces américaines de la péninsule. Risque-t-on, cette fois-ci encore, d'assister à un revirement de dernière minute? Le régime communiste s'est toujours montré imprévisible, et donc rien n'est à exclure. Pour autant, cela semble improbable. Tout d'abord parce que la tenue de ce sommet a été très soigneusement négociée. Les pourparlers se sont déroulés dans le plus grand secret à l'hôtel Hyatt de Shanghai, en Chine, du 17 mars au 8 avril. Le négociateur de Séoul, le ministre de la Culture Park J