Harare, envoyée spéciale.
«Mugabe ment. Les anciens combattants qui occupent les fermes mentent et, pendant qu'ils prétendent négocier, les violences continuent», enrage Topper Whitehead, un Zimbabwéen blanc qui milite au sein du principal parti d'opposition le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Alors que pour la première fois des négociations directes ont été entamées entre le syndicat des fermiers blancs et les anciens combattants qui occupent toujours un millier de fermes à travers le pays, l'opposition ne croit plus à une solution négociée. «Ce jeudi encore, deux fermes ont été incendiées à 20 kilomètres à l'est d'Harare», affirme Topper Whitehead. Comme pour confirmer ces sombres prévisions, Chenjerai «Hitler» Hunzvi, le leader des anciens combattants, a refusé de confirmer avoir ordonné un arrêt temporaire du mouvement d'occupations des terres pour laisser place aux négociations. «ça, c'est ce que disent les médias anglo-saxons», a déclaré à Libération l'homme qui dirige les opérations contre les fermiers blancs au nom du président Mugabe. Malgré l'amorce de négociations, la situation demeurait donc confuse hier.
De retour le même jour d'une tournée en Europe et aux Etats-Unis, où il espérait recueillir fonds et soutiens, Morgan Tsvanguirai, le leader de l'opposition, a une fois de plus appelé «à l'arrêt des occupations», affirmant avoir le soutien de la communauté internationale. «Quelle image Mugabe donne-t-il du pays? Il donne raison aux afro-pessimistes