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Libération

Iran: les conservateurs ne mobilisent pas la rue. La supposée dépravation des moeurs n'indigne plus.

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publié le 22 avril 2000 à 23h53

Les conservateurs n'ont pas réussi, vendredi, leur démonstration de

force contre les «réformistes» du président Khatami. Ils étaient moins de dix mille à répondre à l'appel des Gardiens de la révolution pour soutenir le Guide de la République islamique, l'ayatollah Khamenei, et dénoncer les participants à la conférence de Berlin. Les adversaires de Khatami ne semblent pas avoir eu plus de succès dans plusieurs villes de province, y compris dans la ville sainte de Machhad. «Malheur à l'ennemi si le Guide nous donne l'ordre du Jihad!», «Ministres incompétents, démission!», scandaient les manifestants, qui avaient commencé leur marche à l'issue de la prière du vendredi et visaient particulièrement le ministre de la Culture Ataollah Mohadjerani, accusé de «laxisme» envers la presse réformatrice. Des proches de Khatami, qualifiés de «dangereux pour la République islamique», étaient aussi ciblés: l'hodjatoleslam Echkevari, un religieux réformateur, Ezzatollah Sahabi, membre du Mouvement de la libération d'Iran (libéral-progressiste) et Akbar Ganji, journaliste au quotidien réformateur Sobh-é-emrouz" Provocateurs. Pour autant, l'épreuve de force des conservateurs n'a pas tourné à leur avantage. Comme s'il devenait difficile dans l'Iran de Khatami de mobiliser en exploitant un incident monté de toutes pièces et censé prouver la dépravation des réformateurs" «Honte à la conférence de Berlin», criaient d'ailleurs certains manifestants, dans une allusion à la réunion à laquelle ont part