Porto Seguro, envoyé spécial.
Ce samedi, le Brésil fête ses cinq cents ans à Porto Seguro, dans l'Etat de Bahia. C'est en effet le 22 avril 1500 que les 13 vaisseaux de la flotte de Pero Alvares Cabral accostèrent sur une plage de rêve, aux abords de Porto Seguro. Mais le coeur n'y est vraiment pas. Face aux menaces de troubles lancées par les Indiens et par le Mouvement des paysans sans terre (MST), le président Cardoso a lui-même mis en garde: «La fête des 500 ans n'est pas une invitation à un enterrement.» Selon le quotidien Folha de São Paulo, le Président a demandé aux forces de l'ordre d'agir avec prudence pour éviter qu'une échauffourée n'entraîne la mort d'un Indien ou d'un «sans-terre», de crainte que l'opposition n'en fasse un martyr.
Les sans-terre viennent de lancer une campagne de 500 invasions de fermes dans tout le pays. Au cabinet du président de la République, le général Alberto Cardoso considère que «la radicalisation du MST met toute la société en état d'alerte». Le MST menace de jeter le trouble dans les festivités. Déjà, 4 000 sans-terre campent à 60 kilomètres de Porto Seguro. Pour rejoindre la ville, ils devraient toutefois franchir plusieurs barrages de police. Le ministre de la Réforme agraire, Raul Jungmann, a refusé cette semaine de recevoir une délégation du MST. «Tout ce qui arrivera samedi sera de la faute de ce ministre incompétent (Raul Jungmann), a déclaré Gilberto Portes, un leader du MST. Puisqu'il ne veut pas nous recevoir, notre seule alter