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Libération
Interview

Massimo Cacciari, l'ex-maire de Venise, explique la défaite. «La gauche a perdu son ancrage social».

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publié le 22 avril 2000 à 23h53

Alors que la gauche italienne est encore sous le choc de sa déroute

aux élections régionales de dimanche, le philosophe Massimo Cacciari revient sur les raisons de l'échec. Elu maire de Venise en 1993 à la tête d'une coalition de centre gauche et triomphalement reconfirmé en 1997, Massimo Cacciari, candidat à la présidence de la Vénétie, a été sévèrement battu par son adversaire de centre droit Giancarlo Galan.

La croissance repart, les comptes publics s'améliorent, la situation de l'emploi aussi. Comment expliquer une telle débâcle de la majorité de centre gauche?

La majorité n'a pas mal gouverné, notamment du point de fiscal et de l'emploi, mais l'image négative d'un centre gauche déchiré et contradictoire l'a emporté sur toute considération. Les erreurs du centre gauche ont été commises immédiatement après la victoire aux législatives de 1996. Certains, dont Massimo D'Alema, ont commencé à critiquer et remettre en cause l'utilité de la coalition de l'Olivier (réunissant notamment les Démocrates de gauche et les ex-Démocrates chrétiens de gauche, nldr) qui avait permis la victoire de Romano Prodi. Puis on a enchaîné les erreurs. D'une part le centre gauche a relégitimé Silvio Berlusconi à travers sa participation à la commission parlementaire bicamérale (constituée en 1997 et présidée par D'Alema) chargée des réformes constitutionnelles. Puis en 1998, ce fut la chute du cabinet Prodi à la suite du suicide politique des communistes de Rifondazione qui sont sortis de la majorit