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Libération

Coup d'état rampant en Iran. A Téhéran, les quotidiens réformateurs ont été fermés.

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publié le 25 avril 2000 à 23h50

Ecrasées aux élections législatives de février et ouvertement

contestées par une large partie de la population, les factions conservatrices iraniennes ont montré hier leur détermination à ne pas abandonner un pouce de leur pouvoir en fermant quatorze titres réformistes, dont dix quotidiens nationaux, et en s'en prenant de plus en plus violemment aux partisans du président Mohammed Khatami. Les publications suspendues sont accusées par le ministère de la Justice d'avoir «porté atteinte aux valeurs de la République islamique et à la sécurité nationale» du pays.

En s'attaquant aussi largement à la presse réformatrice, le courant conservateur vise directement le président Khatami, les journaux ­ dont l'audience est considérable ­ remplaçant le grand parti qui lui fait défaut. C'est la première fois que les conservateurs vont aussi loin dans leurs assauts contre les factions réformatrices, exacerbant davantage un climat déjà lourd de tensions et de confusion générale. Dernier signe, la date du second tour des élections législatives, annoncée pour le 28 avril, vient d'être repoussée à une date indéterminée, les résultats définitifs du premier tour n'ayant toujours pas été proclamés. A Téhéran, où les réformateurs ont remporté au moins 29 des 30 sièges à pourvoir, le Conseil de surveillance, une instance dominée par les conservateurs, a fait procéder à un troisième «recomptage» des voix. En province, plusieurs députés réformateurs ont vu leurs victoires invalidées par la même institu