Washington, de notre correspondant.
Elian qui pleure contre Elian qui rit. Deux jours après qu'Elian Gonzalez, 6 ans, a été rendu à son père au terme d'une opération-commando à Miami (Floride), la controverse continue de faire rage aux Etats-Unis autour du sort du petit réfugié cubain. Elle s'est cristallisée autour de deux photos.
Question de choix. La première, prise durant le raid de samedi par Alan Diaz, photographe de l'agence AP, révèle la terreur du gamin au moment où un commando lourdement armé l'arrache des bras de Donato Dalrymple, le pêcheur qui l'avait repêché dans le détroit de Floride le 25 novembre, après le naufrage de l'embarcation à bord de laquelle sa mère avait tenté de fuir Cuba. La seconde photo, prise quatre heures après la première par Gregory Craig, avocat du père d'Elian, Juan Miguel, montre le petit garçon souriant dans les bras de celui-ci, après qu'il l'eut retrouvé sur la base aérienne d'Andrews (Maryland).
Médias et commentateurs choisissent de mettre en avant l'une ou l'autre de ces deux photos, selon le camp qu'ils ont choisi dans la querelle politique dont Elian Gonzalez est l'enjeu. La première photo est, pour les adversaires du renvoi d'Elian à Cuba, la preuve que Bill Clinton et sa ministre de la Justice, Janet Reno, ne valent guère mieux que le dictateur communiste Fidel Castro.
La seconde est, aux yeux des 57% d'Américains qui ont approuvé l'opération (sondage Gallup-CNN), la démonstration que la restitution du petit garçon à son père était