Bangkok, de notre correspondant.
Le groupe islamique armé Abu Sayyaf, actif dans le sud des Philippines, a revendiqué mardi la prise d'otages de 21 personnes, parmi lesquelles dix touristes étrangers, qui a eu lieu dimanche soir sur l'île balnéaire et touristique de Sipadan, au large de la province malaisienne de Sabah, à Bornéo. Deux des otages sont français: Stéphane Loisy et Sonia Wendling, âgés de 34 ans. Un porte-parole du groupe a affirmé à une radio locale qu'Abu Sayyaf «était derrière l'enlèvement des étrangers». Les autorités philippines cherchaient toujours à vérifier cette revendication hier soir. En tout cas, plusieurs éléments (le dialecte parlé par les preneurs d'otages et la direction prise par leurs vedettes après l'enlèvement) plaident en faveur de l'implication de ce groupuscule apparu à la fin des années 80 dont le nom signifie les «porteurs de l'épée».
Sipadan, où a eu lieu l'enlèvement, est situé à l'extrémité occidentale de l'archipel des Sulu, composé de centaines d'îles à la limite des eaux philippines et malaisiennes. A une dizaine d'heures de bateau se trouve l'île philippine de Basilan, quartier général d'Abu Sayyaf, où quelque 300 rebelles retiennent actuellement 27 autres otages philippins, en majorité des enfants. L'armée philippine appuyée par des tirs d'artillerie et des hélicoptères de combat a lancé samedi l'offensive sur le repaire d'Abu Sayyaf, mais le terrain montagneux et le dispositif de défense mis en place par les rebelles continuaient