Menu
Libération
Interview

«C'est la minorité qui gouverne et la majorité qui est dans l'opposition». Sous la menace d'un mandat d'arrêt, l'hodjatoleslam Echkevari explique les difficultés des réformateurs à s'imposer en Iran.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 avril 2000 à 23h47

Religieux réformateur, l'hodjatoleslam Hassan Youssefi Echkevari est

sous la menace d'un mandat d'arrêt du Tribunal spécial des religieux de Téhéran. Le procureur de ce tribunal, l'hodjatoleslam Mohammad-Ebrahim Nekounam, l'a accusé mardi «d'action contre la sécurité nationale, de propagande contre le régime, d'insultes contre les valeurs islamiques». Il lui est reproché d'avoir eu un comportement inacceptable pour un membre du clergé en participant, les 7 et 8 avril, à une conférence à Berlin sur «l'avenir de l'Iran» où des opposants s'en sont pris à la délégation venue de Téhéran ­ on avait pu voir également une femme dansant les bras nus et un homme se déshabiller. Ces accusations peuvent entraîner une condamnation minimale de dix ans de prison selon les lois en vigueur en Iran. A Berlin, le religieux s'était prononcé pour le libre choix des femmes quant au port de la tenue islamique. Proche du courant national religieux, qui prône un soutien non conditionnel au président Mohammed Khatami, l'hodjatoleslam Echkevari est aussi éditorialiste dans le magazine Iran-e Farda (qui vient d'être fermé). En séjour privé à Paris, il n'a pas encore pris de décision quant à la date de son retour en Iran. Dans une interview à Libération, il explique pourquoi les réformateurs n'arrivent pas à s'imposer face aux conservateurs.

La télévision iranienne a abondamment diffusé les séquences jugées «anti-islamiques» de Berlin pour discréditer les réformistes. Avez-vous l'impression d'être tombé