Après avoir muselé la presse réformatrice, multiplié les procès à

caractère politique, la faction conservatrice a poursuivi hier son offensive contre le président Khatami en s'en prenant à son frère et au quotidien qu'il dirige. Le Tribunal de la presse de Téhéran a ainsi adressé une mise en garde au journal Mocharekat et à Mohammed Reza-Khatami, lui reprochant d'avoir changé de format sans autorisation. Les conservateurs n'ont toutefois pas osé franchir la ligne rouge qui aurait été d'annuler les élections ou d'interdire Mocharekat, organe politique du Front de la participation, le parti du Président et grand vainqueur des législatives de février. Aussi, le ministère de l'Intérieur a-t-il pu annoncer hier que le second tour du scrutin aurait lieu le 5 mai. Dans le quotidien réformateur Iran News, l'analyste Mehrdad Serjooie a expliqué que la faction conservatrice appliquait la «tactique du salami» qui consiste à «découper en tranches» la politique du Président «pour prouver à ses partisans qu'il est incapable de traduire en actes ses slogans électoraux». Il a estimé que «la survie politique (de Khatami) dépend de la cohésion et de la coopération entre tous les groupes du Front du 2 Khordad (rassemblement de ses partisans à la présidentielle du 23 mai 1997)». «Un petit trou peut faire couler un grand navire, et c'est ce que les opposants de Khatami cherchent», a-t-il ajouté. Dans une déclaration plutôt inattendue, le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a proclamé hier s