Plusieurs militants du MDC (Mouvement pour le changement
démocratique), le principal parti d'opposition au Zimbabwe, ont trouvé la mort ces derniers jours dans des circonstances qui semblent incriminer le Zanu-PF, parti au pouvoir du président Robert Mugabe. A chaque fois, en effet, le motif des meurtres semble avoir été l'appartenance politique des victimes. Cinq militants du MDC ont ainsi été enlevés mardi, l'un après l'autre, dans la région du lac Kariba. L'un d'entre eux est immédiatement mort sous les coups, l'autre est décédé à l'hôpital quelques heures plus tard. Deux sont encore entre la vie et la mort. Jusqu'à présent, la plupart des incidents se déroulaient dans le contexte des occupations de fermes aux mains des Blancs. Désormais, l'opposition est la véritable cible du pouvoir. Le MDC a déjà perdu six de ses membres et, dans les zones rurales, ceux qui portent des T-shirts ou des badges à l'effigie de ce parti mettent leur vie en danger. Morgan Tsvanguirai, le leader du parti, a indiqué hier que le MDC «ne resterait pas sans réagir». Mais, en privé, les responsables du MDC avouent leur impuissance: «Le combat est inégal. Que pouvons-nous faire contre une véritable machine d'oppression?», confie l'un d'eux. La Grande-Bretagne, pour sa part, est prête à débloquer 57,6 millions de dollars sur deux ans pour soutenir une réforme agraire au Zimbabwe, à condition qu'il y ait arrêt de l'occupation des terres et que les prochaines élections législatives au Zimbabwe, prévue