Un gréviste de la faim agressé dans un hôpital, des journalistes
étrangers frappés alors qu'ils venaient lui rendre visite à Tunis: le régime de Zine Ben Ali perd chaque jour un peu plus son sang-froid et répond par la provocation policière à la grève de la faim du journaliste Taoufik Ben Brik. Ainsi, des policiers ont assailli des membres de Reporters sans frontières (RSF) et trois journalistes français devant son domicile. Ces derniers étaient arrivés dans la matinée à Tunis.
«Nous avons été insultés et brutalisés. Le matériel des journalistes (France Inter, Agence Sipa et la Croix, ndlr) a été saisi ou brisé», raconte Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. Présent, le frère de Taoufik Ben Brik a été emmené par les policiers après avoir été frappé. «Ce journaliste est de fait en résidence surveillée, remarque RSF. Personne, à part son médecin et sa famille proche, ne peut lui rendre visite.» Hier, une trentaine de policiers empêchaient en effet les correspondants étrangers accrédités à Tunis de s'approcher du domicile de Ben Brik.
Obstination. Cet épisode n'est que la suite logique de la gestion très musclée d'une grève de la faim sur laquelle les méthodes habituelles de Ben Ali n'ont pas eu prise jusqu'ici. Cette fois, ni l'intimidation, ni de vagues assurances n'ont pu empêcher un journaliste qui s'obstine à faire valoir son droit à un passeport de mener une jeûne de vingt-trois jours. Du coup, la machine policière s'est emballée et a riposté en envoyant deux indivi