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Libération

Ces droits de l'homme qui effraient l'UE. Peu de pays sont prêts à accepter l'idée d'une charte trop contraignante.

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publié le 28 avril 2000 à 23h46

«La dignité de la personne humaine sera respectée et protégée dans

n'importe quelle circonstance»: voici l'article 1 du projet de Charte des droits fondamentaux dont l'Europe compte se doter d'ici à la fin de l'année. Une charte éminemment symbolique, à laquelle une minorité seulement d'Etats membres de l'Union européenne (UE) semblent pourtant prêts à donner force de loi.

Conférer à ce texte une valeur juridique contraignante a donc été la première requête, hier à Bruxelles, de la plupart des représentants de la société civile invités à donner leur avis sur le texte en gestation. Car, à la différence des traités européens qui se sont toujours élaborés dans le secret des alcôves diplomatiques, la future charte a déjà un énorme mérite: la complète transparence. Le public peut assister à toutes les réunions ­ à Bruxelles ou à Strasbourg ­ et les contributions écrites sont accessibles sur l'Internet (1). Ce qui permet à tout un chacun de suivre, en ligne, les projets et contre-projets de rédaction des articles. Comme s'en réjouit le juriste Guy Braibant, représentant français, «il y a une floraison de textes qui arrivent de toutes parts, dont, par exemple, 70 pages envoyées par un psychanalyste». Pour un projet lancé au sommet des Quinze à Cologne en juin 1999 avec l'objectif de rapprocher les citoyens de la construction européenne, c'est déjà une réussite.

Forum ouvert. L'autre originalité de ce projet est sa méthode de négociation sans précédent; une «convention» quadripartite d