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Libération

Le petit Cubain Elian reçoit à Wye Plantation. Son institutrice et un cousin sont arrivés de La Havane.

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publié le 28 avril 2000 à 23h46

Miami, de notre correspondant.

De la visite pour Elian, le petit balsero cubain, qui, depuis samedi, vit reclus avec son père, sa belle-mère et son demi-frère, à l'abri des caméras de télévision et de la bruyante sollicitude des Cubains de Miami. Il devait retrouver hier après-midi son institutrice de Cardenas et un petit-cousin, Yosmani Betancourt, arrivés mercredi soir à Washington en provenance de La Havane. Et ce n'est qu'un début. Quatre de ses camarades de classe, accompagnés chacun d'un parent, bénéficieront à leur tour d'un visa américain et pourraient le rejoindre prochainement dans le luxueux domaine mis à la disposition de la famille à Wye River Plantation (Maryland).

Une psychiatre pour enfants, Paulina Kernberg, a examiné Elian mercredi, à la demande du Service de l'immigration (INS). Elle l'a trouvé en bonne forme, quoique fatigué. Malgré les événements traumatisants de samedi dernier ­ son enlèvement par un commando armé de la police ­, l'enfant est visiblement heureux, assure-t-elle. «Il joue, il réagit. Il appelle "mama sa belle-mère et taquine son père.» Elian s'est montré «très affectueux» pendant leur entretien, avec des périodes alternées d'euphorie et d'inquiétude. «Je pense que le stress des derniers mois peut l'avoir épuisé.» Cette expertise, faite sur mesure pour conforter Janet Reno, la ministre de la Justice, quant au bien-fondé de sa décision, est évidemment contestée par les psychiatres commandités par le grand-oncle paternel et la cousine d'Elia